La motivation est votre ennemi

19.01.24 06:39 AM Comment(s) By David Robert-Baron

Pourquoi la motivation n’est pas votre allié !

Il faut se le dire, il y a une grande différence entre la motivation et la discipline. Dans notre société, l’expression sortir de sa zone de confort est souvent liée à des messages de motivation. Dans un certain sens, ça vend une idée et ça ne met pas quelqu’un en mouvement parce qu’il manque un élément qui fait la différence : l’action.

Tant et aussi longtemps que nous restons dans l’abstrait du rêve : perdre du poids, faire un voyage, gagnez mieux sa vie, etc. Il y a une forte tendance à espérer que ça se fasse un peu tout seul.

Des discours magiques ajoutent à la déception que les choses ne changement pas dans la vie de plusieurs d’entre nous. Je précise ici que je ne porte pas jugement sur le fait que vous ayez un rêve ou que vous ayez l’espoir de toucher un objectif dans votre vie. Cela dit, si vous restez dans le spectre de la motivation, l’action que vous allez poser mènera à l’épuisement, je m’explique :

En transposant l’image de la motivation, j’utiliserais l’image d’une flèche. Elle est propulsée par la corde de l’arc qui serait l’impulsion de départ de votre projet. Elle s’envole avec force vers un objectif tout comme l’action que vous faites à ce moment. Cette démarche est utile pour de petits défis. Exemple, je dois ranger le salon et le fait que des amis viennent souper devient ma motivation à faire l’action. Dans ce contexte, la motivation est une bonne chose qui vous rend service.

Là où le bât blesse, c’est que si la cible est éloignée, la flèche ne l’atteint pas. Elle plante peut-être au sol, et même, peut-être pas. Il faut se déplacer, se pencher, reprendre la flèche, se réaligner, redéployer de l’énergie pour la propulsion, viser et lâcher de nouveau. Cette répétition correspond pour le cerveau à recommencer à zéro chaque fois. C’est là que la déception se pointe le bout du nez et qui nous invite parfois à abandonner, ne voyant pas le jour où la flèche sera installé dans le cercle rouge.

À contrario, la discipline se présente comme un cercle formé par une petite flèche courbe qui pousse la suivante et ainsi de suite. L’action 1 transfère l’énergie à la 2 qui la donne ensuite à 3 qui repousse la 1, etc. Ce type de mécanique a tendance à augmenter la puissance du mouvement avec une diminution de l’effort. Comme pour le pédalier du vélo. Au début, c’est difficile, puis un peu moins et de moins en moins.

La motivation est liée au système de récompense de la dopamine. C’est le même système qui est fortement stimulé par les personnes dépendantes qui cherchent une prochaine dose.

D’ailleurs, le cerveau obtient de la récompense dopaminique à l’idée simple d’atteindre l’objectif sans avoir besoin de se mettre en action réellement.

Maintenant, cette motivation se divise en 2 types : extrinsèque et intrinsèque.

Extrinsèque est une motivation externe à soi : je vais avoir l’approbation de mon père si je choisis ce domaine d’étude. Alors que la motivation intrinsèque vient de l’intérêt à faire la tâche elle-même comme le plaisir de faire du bénévolat dans un foyer de personnes âgées.

Dans la métaphore de la flèche, nous sommes dans une motivation extrinsèque sans aucun doute. Je veux atteindre mon poids santé = je me force à aller à la salle de sport même si je n’aime pas trop ça pour obtenir les résultats par opposition à ce qui est intrinsèque, serait jouer au basketball parce que j’aime ce sport.

La motivation intrinsèque est l’allié de la discipline, sauf qu’il vous faudra inévitablement la jumeler avec un engagement dans le processus.

Abraham Lincoln disait : « la discipline, c’est choisir entre ce que l’on veut maintenant et ce que l’on veut le plus. »

En d’autres mots, c’est combiner vos actions avec la direction choisie combinée avec le fait d’écarter les distractions. Ceci vient avec la construction de routines, des choix et une résistance avec ce qui entrave la réussite. Un pont entre les intentions et la réalisation.

Une notion de conscience est nécessaire pour que cet engagement fonctionne et que la concentration opère. C’est là que la présence du coach est importante.

Vous pouvez plancher sur un projet tête première et perdre de vue la direction. Le coaching amène le recadrage vers cette combinaison de conscience, d’intention et de discipline.

Des recherches menées auprès de toxicomanes ont démontré que lorsque le système dopaminique fonctionne dans un processus de motivation, il a une durée et un porté de moins de 9 jours, alors que la discipline s’étant d’une semaine à plusieurs années. Parce que la motivation nécessite une grande quantité d’énergie alors que le processus d’autodiscipline devient la source d’énergie elle-même. 

David Robert-Baron

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